Donc mes vers en poche
(si j’ose dire…) je suis allée à la formation de vermicompostage. L’entrée en
matière a été radicale : « Ne pensez pas à votre vermicomposteur
comme à une poubelle. C’est bien un élevage de vers que vous allez
réaliser ». Mince, je pensais vraiment à une poubelle qui recycle toute
seule… Au cas où ça n’était pas clair, je n’aime pas particulièrement les vers…
Benoît est le fondateur
de WORMS, ce qui veut dire : Waste
Organic Recycling and Management Solutions - Valorisation des déchets
organiques ménagers ou biodéchets. Tout un programme. En gros, depuis 2008, ils
gèrent des fermes à vers, la collecte et le traitement des déchets organiques,
la vente de matériel de compostage et vermicompostage, et font aussi la
promotion des toilettes sèches (mais ça, on n’en a pas du tout parlé). Ils sensibilisent
à travers des conférences, formations, stands etc. A ma connaissance, ce sont
LES experts dans le domaine.
A travers la formation,
nous avons appris la différence entre le compost et le vermicompost : ce
n’est pas complètement opposé mais deux techniques vraiment différentes. J’ai
vite compris que l’idée de tout jeter sans me soucier de la suite n’était qu’un
leurre…
Donc au cœur même du
système il y a deux vers : Eisenia foetidae foetidae et Eisenia
foetidae andreï. Ce ne sont pas les même
que le lombric que l’on voit d’habitude : ils sont plus petits et surtout
ils se déplacent à la verticale (en surface) et non à l’horizontale (dans le
sol). Honnêtement, je ne ferai peut-être pas la différence moi-même, mais
maintenant que je sais qu’il y a des experts…
Nous avons appris les
bases de l’anatomie de ces vers ainsi que de leur reproduction (ce qui est crucial
pour connaître l’évolution de sa population !). Les quantités qu’ils
ingèrent (et donc les quantités que l’on peut leur donner à manger) et ce
qu’ils en font (ce fameux terreau/engrais obtenu n’étant que le rejet de ce
qu’ils ont digéré…en d’autres termes leurs excréments).
« Bon, ok mais alors
comment ça marche exactement ? » La formation nous a expliqué
l’utilité des différents bacs dans le vermicomposteur, les différents modèles
que l’on peut acheter ou faire soi-même. Nous avons aussi eu toute une série de
trucs et astuces pour résoudre des problèmes que nous pourrions avoir
(mauvaises odeurs, mouchettes etc.).
« Et au fait, ça
sert à quoi ? » Grâce au vermicompost et au compost, on obtient du
très bon engrais. A grande échelle, ça sert pour les champs. A la maison, c’est
plutôt pour le jardin ou les plantes… C’est aussi une approche assez importante
dans une démarche globale de réduction des déchets (qui correspondent à 47% des sacs blancs), et de limitation des gaz a effets de serre (11,5
% des émissions de la Région de Bruxelles-Capitale sont liés à l’incinération
des déchets) mais aussi de prise de conscience par rapport à sa consommation et
ses habitudes (notamment liées au gaspillage, voilà un guide bien utile) et enfin de rendre à la terre ce
qu’elle nous a donné.
Si vous voulez vous
lancer dans l’aventure mais que vous ne savez pas quoi faire ni du vermicompost
(l’engrais solide) ni du percolat (l’engrais liquide) : vous pouvez
toujours le donner autour de vous ou sur freecycle.
En rentrant de la
formation, je suis passée dans le premier snack où je pouvais avoir autant de
bacs à sauce que je voulais. Une fois les bacs nettoyés et préparés (fixées,
troués etc), je me suis rendue compte que je n’avais pas vraiment beaucoup de
vers… Un petit coup de fil à WORMS et ils se sont rendus disponibles de suite
pour me donner de quoi vraiment démarrer. C’est donc parti ! A voir si
j’aurai la « main ver » (ça ne vient pas de moi…).
Je ne vous en dit pas
plus, comme Raphaël, je vous renvoie vers les experts :). Soit vous contactez directement la cellule éco-conseil de votre commune, soit WORMS, soit un maître-composteur de votre quartier, soit vous jetez un coup d’œil
aux outils de Bruxelles environnement. Vous avez compris qui
j’irai voir de mon côté :). J’ai trouvé la présentation de Benoît très concrète et très riche, sans
pour autant nous assommer de théorie trop abstraite. Aussi, son expérience
personnelle nous donne le droit d’être vulnérables et imparfaits, et même si on
ne donne pas que du bio à manger à nos vers, on peut quand même essayer de les
aimer...
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