Sauvons la planète en un condensé d’activités complémentaires et intergénérationnelles

Une fois n’est pas coutume, ce sont des activités variées pour grands et petits, alliant théorie et pratique, consommation et création, autour du devenir de la planète que la Grand Halle de la Villette proposait ce week-end. L’ambition n’était pas de proposer des solutions uniques pour résoudre tous les questionnements en préparation à la COP21, mais de réfléchir et agir, dans un cadre ludique et festif. Cette « Folie dans l’air » s’articulait autour de 3 dimensions.

Une exposition "Sacrée croissance !", organisée par la réalisatrice et journaliste Marie-Monique Robin. A travers différent cas illustrés par des vidéos, nous entrevoyions la nécessité de changer la notion de croissance telle qu’elle nous domine depuis le début du 20^e siècle. Ce sont des exemples concrets qui sont donnés pour aller au-delà du paradigme dominant : alternatives aux PIB, PNB appliqué dans une école du Bouthan, coopératives énergétiques au Danemark, agriculture urbaine en Argentine ou au Canada, monnaies alternatives... Ces brefs exemples sont riches en réflexions sur nos modes de vie et la nécessité de les revoir et d’actions pratiques permettant d’agir  à un niveau très local.

Une dégustation et vente de produits franciliens. Les amateurs de bonnes chères seront ravis  d’avoir pu découvrir la richesse de la production de la région. Je décernerais le prix de la meilleure découverte à la Brasserie Montreuilloise qui fabrique ses bières, labellisées Nature et Progrès, à Montreuil, avec du houblon aussi local que possible (dans un rayon ne dépassant pas la distance avec l’Alsace). Je suis biaisée par le fait que j’habite à Bruxelles, mais j’assume ! Aussi parce que j’ai eu une réelle discussion avec le vendeur sur son histoire, ses produits… Les autres produits présents étaient : des caramels, confitures de lait, glaces, confitures, jus, légumes de Veni Verdi , vins et moutarde à la rose, la Ruche qui dit oui... Un panel de lectures en rapport avec le changement climatique et des objets de décoration étaient aussi proposés.

Enfin, les activités pour les enfants étaient celles qui avaient le plus de succès. Maquillage tout d’abord avec une longue file d’attente. Pendant l’atelier « Apporte ton camion, animé par Paris Label on va le planter », les enfants pouvaient créer une jardinière sur leurs camion et les décorer d’accessoires inhabituels (hélices, volants supplémentaires) le tout issu de récupération (bouchons, morceaux de bois etc). Je ne suis pas sûre que beaucoup d’enfants aient réellement participé à l’atelier mais les plus petits en tous cas – et mon neveu Elias surtout, heureux d’y trouver un camion poubelle - étaient ravis de pouvoir jouer avec ces voitures et camions remplis de plantes et de fleurs ! Un atelier de musique enfin, animé par la Lutherie Urbaine, permettait aux enfants de tester des instruments de musiques à base de boites de conserves (un simple trou, une corde et ça chante !) ou de tuyaux.

Ces activités avaient lieu dans et devant la Grande Halle de la Villette. Des cours de danse juste à côté rajoutaient une ambiance festive. Un peu plus loin, l’Aeroflorale II proposait une Expédition végétale… Du Jules Verne au milieu d’un potager improvisé.

Il est dommage que ces activités n’aient pas attiré plus de foule. Les gens étaient de passage (ce qui est déjà pas mal !) et ne restaient que peu : l’exposition était quasiment vide et j’ai trouvé que peu de gens circulaient  dans les stands de produits franciliens. Certains producteurs ou revendeurs auraient aussi gagné à connaitre un peu mieux leurs produits et/ou bien à améliorer leur communication (pouvoir au moins donner un nom pour référence future si ce n’est une carte de visite).

En tous cas, je n’avais pas été à la Villette depuis longtemps. Ca m’a fait du bien de voir tout ce qui s’y passait et la complémentarité des activités du parc. J’ai aussi beaucoup apprécié l’utilisation de la culture comme vecteur de communication autour des réflexions sur le changement climatique et la protection de l’environnement, loin de commentaires culpabilisants ou trop haut perchés pour que nous ressentions au quotidien d’une part ce que cela signifie pour chacun de nous individuellement et d’autre part notre potentiel d’action.